Le mensuel pratique et technique
du kinésithérapeute

Capsulite rétractile : recommandationsde l'american physical therapy association (1ère partie)

Jacques Vaillant
Kinésithér Scient 2013,0545:45-46 - 10/07/2013

L’Orthopaedic section de l’American physical therapy association (APTA) a publié au mois de mai une recommandation de bonne pratique à destination des kinésithérapeutes [1]. C’est la première du genre concernant cette pathologie. Elle vient compléter les recommandations portant sur les tendinopathies de la coiffe des rotateurs de l’épaule.

Épidémiologie

La capsulite rétractile, également appelée « épaule gelée » est une des atteintes de l’épaule les plus fréquentes. La prévalence est estimée comprise entre 2 et 5,3 % de la population générale.

La prévalence est plus élevée chez les sujets souffrant de diabète (de type I ou II) ou d’une hypothyroïdie.

Anatomo-pathologie

Il a été montré que la partie proximale du complexe ligamentaire et que le subscapulaire limitent la rotation latérale quand l’épaule est à plus de 45° d’abduction.

La capsulite est caractérisée par une intense synovite signant un processus inflammatoire, mais également par des réactions vasculaires locales. Ces réactions tissulaires expliquent les douleurs au repos et au mouvement.

La fibrose capsulo-ligamentaire et les contractures sont constamment observées lors de la chirurgie (ouverte ou arthroscopique) ou les examens histologiques.

Diagnostic

Les patients avec une capsulite rétractile présentent une installation graduelle et progressive de la douleur de l’épaule associée à une restriction de mobilité de l’articulation gléno-humérale à la fois en élévation et en rotation.

Face à un patient présentant des limitations d’activités et des déficiences de structure et de fonction qui ne sont pas en cohérence avec celles habituellement décrites (tab. I), il convient de reposer le diagnostic.

Tableau I
Signes confirmant ou infirmant le diagnostic de capsulite rétractile

Examen/Bilan

Cette recommandation insiste sur la nécessité d’utiliser un score fonctionnel validé, tel que le Disabilities of the arm, shoulder and hand (DASH), le Shoulder and elbow surgeons shoulder scale (ASES), ou le Shoulder pain and disability index (SPADI).

Leur utilisation avant et après la série de séances de kinésithérapie permet de suivre l’évolution des déficiences structurelles et les limitations fonctionnelles (recommandation basée sur un fort niveau de preuve).

La recommandation invite également les kinésithérapeutes à mesurer la douleur, la mobilité articulaire active et passive pour appréhender les perturbations fonctionnelles et structurelles clés. Les mouvements accessoires de l‘articulation gléno-humérale peuvent être évalués afin d’appréhender les glissements articulaires (recommandation basée sur des preuves théoriques et/ ou fondamentales).

L’évaluation permet de déterminer le niveau d’irritabilité du sujet (tab. II) qui va guider la stratégie thérapeutique de la prise en charge kinésithérapique.

Tableau II
Définition des niveaux d'irritabilité, d'après Kelley et al. [1]

Éléments clés de l’examen/bilan

• Utiliser un score fonctionnel

• Mesure la douleur

• Mobilité active

• Mobilité passive (dont micromouvements)

Suite dans notre prochain numéro

BIBLIOGRAPHIE

[1] Kelley MJ, Shaffer MA, Kuhn JE et al. Clinical practice guidelines. Shoulder pain and mobility deficits: Adhesive capsulitis. Journal of Orthopaedic and Physical Therapy 2013;5:A1-A31.
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